L’année 2017 a été marquée par le lancement d’une feuille de route par le ministre de la Transition écologique et solidaire visant à passer d’un modèle économique linéaire à un modèle fondé sur le cycle de vie d’un produit (bien ou service), appréhendé comme une ressource, et sur une gestion sobre et efficace de ces ressources. L’essor de l’économie circulaire que nous connaissons aujourd’hui correspond aussi à une profonde mutation des organisations, tant locales que mondiales, et des modes de consommation. L’objectif premier vise à limiter le gaspillage et l’impact environnemental en redonnant une, voire plusieurs vies, à un produit – matériau, vêtement, meuble, etc.
 
Les vertus de l’économie circulaire sont plus larges encore. Le développement des recycleries, ressourceries et autres modes de réutilisation ou reconditionnement de produits entraîne avec lui du réemploi, de la réinsertion sociale. Ces activités sont réellement créatrices de valeur ajoutée et de qualification. En ce sens, ces pratiques rejoignent le champ de l’économie sociale et solidaire, dont les impacts sont à la fois environnementaux, sociaux et économiques. Et dans ce schéma, le consommateur devient lui aussi acteur, en étant écoresponsable.
 
La Croix-Rouge française, à l’instar d’autres associations, est entrée depuis plusieurs années déjà dans cette démarche, à travers sa filiale Croix-Rouge insertion notamment, dont la vocation est d’accompagner le retour à l’autonomie par l’activité économique. Plusieurs chantiers d’insertion sont dédiés à la collecte, remise en état et revente de mobilier, d’électroménager, de livres ou textiles de deuxième main. Ces activités permettent aux personnes, non seulement d’acquérir des compétences ou une qualification, mais également de redonner du sens à leur vie et de retrouver leur dignité. Des expérimentations sont par ailleurs menées sur les territoires dans le secteur du textile, totalement repensé pour s’adapter à ce marché de la seconde main en plein essor.
 
Les vestiboutiques et vestiaires traditionnels, destinés jusqu’alors à des personnes en situation de précarité, subissent actuellement une grande transformation. Selon la nouvelle stratégie mise en œuvre, la boutique de demain s’appuie sur les principes du don, de l’échange, du partage. Elle se veut solidaire et inclusive. L’économie circulaire, là encore, qui forme un cercle vertueux, dont le lien social est le fil conducteur. Personnes aidées, consommateurs et acteurs Croix-Rouge se voient reliés autour de ces valeurs d’humanité et de solidarité chères à l’association.
 
Plus globalement, cette démarche fait écho à la transformation globale de la Croix-Rouge française qui vise l’exemplarité en termes de protection de l’environnement.