May 5, 20212
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Sur le terrain
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Dispositifs de dépistage : un maillon incontournable de la prévention

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Le dépistage massif de la population fait partie des actions menées pour lutter contre la propagation de l’épidémie de Covid-19, notamment depuis l’arrivée des tests antigéniques en novembre 2020. Ils constituent un outil supplémentaire pour réduire les chaînes de transmission virale. Grâce à son maillage territorial exceptionnel, la Croix-Rouge française est fortement mobilisée en France métropolitaine comme en Outre-mer.

Les tests antigéniques sont réalisés grâce à des prélèvements par voie nasale. Avec un résultat disponible en 15 ou 30 minutes – contre 24 à 72 heures pour les tests RT-PCR –, ces tests de dépistage permettent la mise en œuvre immédiate de mesures d’isolement et de contact tracing. C’est un outil supplémentaire pour réduire les chaînes de transmission virale, mais qui n’exclut en rien le strict respect des mesures barrières. La Croix-Rouge française est pleinement mobilisée sur les dispositifs de dépistage. Cette mission est venue s’ajouter, dès novembre dernier, à ses activités prioritaires définies dans le cadre de sa stratégie d’actions liées à la crise actuelle. Plusieurs dispositifs de grande envergure ont été mis en place en Occitanie, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Île-de-France, principalement.

En Occitanie, une campagne au service des plus fragiles et un partenariat innovant

La Croix Rouge française, l’Agence régionale de santé (ARS) et la région Occitanie ont lancé mi-novembre l’opération « Proxitest », une campagne de tests mobiles à destination des populations et des territoires éloignés des centres de dépistage, c’est-à-dire situés à plus de dix kilomètres d’un centre de dépistage existant. « Cette convention est le fruit d’un partenariat innovant entre trois acteurs qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble, explique Alain Vancapernolle, directeur territorial de la Croix-Rouge française en Haute-Garonne. En effet, l’ARS est généralement en lien avec les établissements de notre association, mais pas avec les bénévoles. C’est donc une belle occasion de s’associer pour cette campagne, d’autant plus qu’elle s’adresse en priorité aux publics précaires, ce qui nous tient particulièrement à cœur. » Concrètement, nous sommes impliqués dans cette opération de A à Z, de l’accueil sur les sites à la transmission des tests aux laboratoires, mais aussi de la réalisation des tests antigéniques à l’annonce des résultats aux personnes. Au 15 décembre 2020, 34 opérations avaient été réalisées ou planifiées dans les treize départements que compte la région Occitanie, et plus de 200 bénévoles mobilisés. « Pour nous, cette campagne de dépistage mobile a plusieurs points forts : le public cible, qui est au cœur de notre engagement, la solidarité régionale entre les territoires, la visibilité de notre association et, enfin, la valorisation de l’action bénévole (action sociale, urgence et opérations de secours), alors que certaines activités sont à l’arrêt en raison de la crise sanitaire », complète Alain Vancapernolle. Signe du bon fonctionnement de l’opération, les résidences universitaires (Crous) de six villes de la région (Montpellier, Tarbes, Castres, Toulouse, Albi, Nîmes) ont été inclues dans le dispositif.

Des dispositifs de dépistage itinérants en Île-de France

Dès le mois de septembre 2020, un dispositif mobile de dépistage a été déployé dans la région Île-de France pour aller à la rencontre des personnes éloignées des centres-villes et des laboratoires. Géré par les équipes de la Croix-Rouge française, il permet de proposer des tests Covid-19 (PCR et sérologiques) à bord d’un bus et de réduire ainsi les fractures territoriales. Par ailleurs, dès le mois de novembre, la région Île-de-France a proposé des tests rapides en installant des dispositifs dans les lieux de passage, avec un résultat sur site en moins de vingt minutes. Elle a ainsi mis en place des sites de tests antigéniques à proximité des gares de la région. Les bénévoles accueillent et vérifient l’éligibilité des patients, avant la réalisation du test par une infirmière. « Nous avons été présents dans 50 gares franciliennes et dans 12 grands centres commerciaux », résume Philippe Le Gall, président de la délégation régionale de la Croix-Rouge française d’Île-de-France. « Nous intervenons également dans les centres de formation d’apprentis (CFA) de la région, pour accompagner les jeunes dans leur dépistage. Enfin, la Croix-Rouge française a été mobilisée à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle pour accueillir et accompagner les voyageurs qui devaient effectuer un test, prendre leur température et les orienter. »

Campagne de dépistage massif en région Auvergne-Rhône-Alpes

Suite à l’annonce du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, de lancer une campagne de dépistage massif du 16 au 23 décembre 2020 sur son territoire, la région a mobilisé plusieurs réseaux associatifs, dont la Croix-Rouge française fait partie. Dès le 16 décembre, les équipes de la région (bénévoles et salariés en mission courte pour l’occasion) ont été déployées dans une dizaine de gares, sur des sites fixes ainsi qu’au sein de plusieurs dispositifs itinérants. « Notre mission est l’accueil de la population, l’orientation et le secrétariat dans les sites de prélèvement, précise Philippe Deyres, vice-président de la délégation régionale de la Croix-Rouge française Auvergne Rhône-Alpes. Nous sommes là pour écouter, guider, rassurer. Si le résultat du test est positif, nous expliquons aux personnes les actions à mettre en place. Nous leur donnons des informations sur la notion d’isolement, les processus à suivre auprès de la CPAM pour se déclarer positif au Covid-19 et entraîner ensuite la détection des cas contacts. S’il est négatif, nous les invitons à rester prudentes et à ne surtout pas négliger les gestes barrières. Enfin, dans certains cas, nous pouvons être sollicités pour la partie gestes techniques, mais uniquement sous le contrôle de personnels de santé et après autorisation préfectorale par du personnel formé. »

À Saint-Martin et Saint-Barthélemy (Antilles françaises)

Deux centres de dépistage du Covid-19 gérés par la Croix-Rouge française réalisent des tests antigéniques et des prélèvements RT-PCR rendus obligatoires pour tout voyageur en partance et en provenance de ces îles. Sous forme de drive, ces dispositifs permettent d’effectuer entre 100 et 200 tests par jour *.

 

 

Ouvert depuis le 4 novembre 2020, le centre de dépistage de Saint-Martin poursuit ses missions de dépistage des voyageurs à destination de la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Barthélemy et de la France métropolitaine. Les touristes hébergés dans des hôtels côté situés dans la partie française de l’île sont systématiquement testés à proximité de l’aéroport de Grand Case. À quelques kilomètres de là à vol d’oiseau, sur l’île de Saint-Barthélemy, un deuxième centre de dépistage est en service depuis le 29 décembre 2020. Basé lui aussi près de l’aéroport, le drive piéton permet de dépister les voyageurs et les touristes en provenance ou en partance de l’île.

Pour mener à bien ces missions, des salariés de nos établissements de la Guadeloupe et de Saint-Martin, ainsi que des secouristes des deux délégations territoriales sont mobilisés en renfort. Nous avons ainsi constitué des équipes pluridisciplinaires composées d’infirmiers, d’agents administratifs, de secouristes, de médecins, de logisticiens et de travailleurs sociaux.

*Depuis le 28 décembre 2020, 13 200 tests dont plus de 9 000 tests antigéniques ont été réalisés à Saint-Martin et Saint-Barthélemy.

DÉPLOIEMENT DE « MÉDIATEURS LAC» SUR LES TERRITOIRES

Dans le cadre du renforcement de la stratégie  nationale « Tester-Alerter-Protéger », l’État a lancé fin décembre le déploiement de médiateurs de lutte anti-Covid – dits médiateurs  LAC. Chargés principalement d’assurer des tests  de dépistage et de sensibilisation aux mesures  de prévention, ils interviennent en dehors des  structures sanitaires habituelles. La Croix-Rouge  française est pleinement engagée dans ce dispositif, à l’instar de la délégation territoriale  des Ardennes. 

 

 

 

Objectif: stopper le plus rapidement possible la circulation du virus. Comment? En déployant des  équipes mobiles et formées sur des lieux de vie, de travail ou d’enseignement pour renforcer les moyens de dépistage et de rupture des chaînes de  transmission du coronavirus. Sur tous les territoires,  les médiateurs LAC interviennent dans le cadre d’une  convention tripartite avec les agences régionales  de santé et les préfectures. Il s’agit d’agir vite et au  plus près du terrain. Impliquée depuis début janvier  dans la cellule d’appui territoriale à l’isolement (CTAI),  la délégation territoriale des Ardennes a formé et  recruté deux médiateurs à temps plein et deux contrats week-end, chargés de traiter les dossiers  et demandes de personnes placées en isolement et  qui auraient besoin d’un hébergement extérieur. Ils  assurent également le portage de repas, courses ou  médicaments, la mise en relation avec les personnels  de santé et aident aux démarches administratives. 

Depuis le 16 février dernier, une autre mission a débuté : les opérations de dépistage dans les écoles primaires et élémentaires du département. Objectif :  dépister 17000 à 18000 enfants en quelques mois, soit environ 80 % des élèves du département. Si besoin, les médiateurs peuvent être amenés à intervenir en renfort dans des collèges et lycées pour effectuer des tests antigéniques. Autant dire que les équipes ne chôment pas ! 

« À raison de 20 prélèvements par heure, les médiateurs sont en mesure de tester 110 à 180 élèves par  établissement », détaille Stéphane Lesage, directeur territorial à l’urgence et au secourisme. Rapides et  non douloureux, ces tests sont facilement acceptés  par les enfants qui ont été au préalable sensibilisés par  les mairies et directeurs d’établissement. Les résultats sont connus 24 à 48 heures après. 

Pour faire face à une demande très forte, la Croix Rouge a recruté 7 médiateurs en contrat à durée  déterminée de 3 mois (renouvelable), dont plusieurs  bénévoles. Tous ont suivi une journée de formation  obligatoire puis une journée en institut de formation  aux soins infirmiers où ils apprennent le prélèvement,  les gestes, les règles d’hygiène, etc. Pour coordonner le  dispositif, une infirmière du service de soins infirmiers  à domicile (SSIAD) a également été mobilisée.